The Project Gutenberg eBook of Mots Rouge Espoir: Poésie

This ebook is for the use of anyone anywhere in the United States and most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this ebook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you will have to check the laws of the country where you are located before using this eBook.
*** This is a COPYRIGHTED Project Gutenberg eBook. Details Below. ***
*** Please follow the copyright guidelines in this file. ***

Title: Mots Rouge Espoir: Poésie

Author: Huguette Bertrand

Release date: October 1, 2003 [eBook #4569]
Most recently updated: April 19, 2023

Language: French

*** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK MOTS ROUGE ESPOIR: POÉSIE ***
The Project Gutenberg Etext of Mots rouges espoir, poésie by Huguette Bertrand, 1942-
Language : French - HTML edition- Released : February 2002
** This is a COPYRIGHTED Project Gutenberg Etext. **
Copyright © 2002 by Huguette Bertrand

 

Première partie

 

Au bout de tes doigts
je remonte ma vie
par l'échelle de tes accomplissements
Au bout de tes doigts
je vois tes mots gravés dans la pierre
ces enfants de la parole que je croyais tus
Au bout de tes doigts
un faisceau lumineux
ranime la braise de mes étonnements
Au bout de tes doigts
mes quotidiens mijotent
dans le jus de tes passions andalouses
Au bout de tes doigts
je marche dans des pas neufs
pour apprendre la suite du monde
Au bout de tes doigts
je poursuis tes mots jusqu'au carrefour
de mon achèvement
Sous la lumière d'un ciel rosé
la montagne encensait
le turquoise de l'horizon
projeté dans l'oeil
retourné au passé
sous l'épaisse couche de givre
quand le présent fait rage
sur l'âme rompue
au vif espoir
d'une lumière entrevue
à travers les silences
le bruit de mes pas
et le cri d'un oiseau
Les mots rouges habitent
le feu des passions
que le soir emporte
en ses draps parfumés de vifs espoirs
s'accordent aux douceurs d'être
dans le plein des sens
amusés par les sursauts du coeur
habillé pourpre
en ses vagues
en ses cris
fusent du désir
d'embrasser la nuit sombre
à la poursuite des rêves
inaccomplis
Était-ce un coup monté ?
Par qui ?  Par quoi ?
Une simple brise printannière ?
Peut-être pas   

C'était un parfum
inoubliable
gravé dans la mémoire
des printemps successifs
un souffle du temps que l'on nomme
du temps hors des oublis
en soi
toujours en repli

Intimement
la lune engrossée
par un immense frisson
projette dans le noir
son oeil tout rond
immersion totale
dans nos incertitudes
toujours accueille
en son regard
le vermeil de nos passions
abandonnées au présent   

Lune rouge
quand le soir invite la nuit
dans son lit
phare des intempéries
joyeusement devenu
flamme
de tous les instants

Au pied du tragique
la parole se répand nue
sème récolte
se perd
dans l'infini des arrivées
des départs
rebelle
se meut dans le souffle du monde
toujours se meurt amoureuse
se moque des jours
caresse les nuits
remonte le temps
son cours d'eau
Troublé
un éclat de voix
contourne
glisse sur les désirs
échoués à la source poignante
des ivresses
s'éclate fluide
en son chant
retenu dans une parole
multicolore
multiplié
S'écroule le jour
sans rage le soir
s'engage l'espoir
si court l'amour
si maigre l'espoir
reprise le noir
du jour au soir
s'écoule le temps
les jours les soirs
l'amour à rire
dans un sanglot
À mains nues   
se murmure la tendresse   
sur un monde désenchanté   
quand sur la mousse   
s'étalent les avenues du corps   
à la source des lèvres   
se prononce doux   
    
oser la tendresse   
nue sur la mousse   
boire à la source   
du prononcé des lèvres   
allant de l'éclat du rire   
jusqu'à l'éclat du dire
Sur la page   
une femme trace la trajectoire   
d'une parole infinie   
puissance de sa chair   
puissance de son geste   
refait les jours   
dénoue les nuits   
dépose entre désir   
et plaisir   
le geste à naître
Beaux lumineux   
les lieux se dévisagent    
fluides   
traversés par une parole   
que transporte le jour neuf   
dans l'emportée du geste   
geste reconnu 
Mirage pour l'un   
dans l'âme de l'autre   
abandonné   
dans la rosée des espoirs insensés   
espoirs à perte de vue   
dans les cendres du désir incandescent   
refusé   
sans appel   
    
des mots de chair   
des mots d'esprit   
des mots d'amour   
que l'on appelle   
poésie   
    
c'était un rappel   
un séisme momentané   
un regard partag
Quelle passion !  Quelle douleur !    
Quel enchantement !    
se gravent au bout des doigts   
pourtant si fragiles   
en nos mémoires   
si denses   
dans le silence des nuits   
remuent les jours   
bousculent les heures   
jaillissement du cri   
en sa douleur   
répète sans cesse   
le mot   
origine
ATTOUCHEMENTS   

Dénudée   
l'image glisse sur le ventre d'un sol lisse   
par les mots    
s'étale sur l'horizon   
attouchements d'une parole en équilibre   
sur la limite du discours   
allé se fondre dans le désert   
empreint d'échos    
livrés au passant   
passons   
passé   
ils passent   
tour à tour   
dans l'imprévu   
sans se toucher

VIE LA FIT   

j'la tolère   
j'la pleure j'la ris aussi   
j'l'emmerde j'la promène   
le jour le soir   
dans le carosse de mon corps   
s'agrippe de la tête aux pieds   
me répand par terre   
me ramasse à la pelle   
me chiffonne    
me barbouille la mémoire   
me tripote l'âme    
la déshabille dans le noir   
du fond de ma mémoire    
la garroche dans le tiroir des passions   
des espoirs des cafards    
des montées démontés   
les descentes dans les pentes   
par après parapente   

laissons dire    
laissons faire   
vie la fit   
fit l'amour   
vire la vie   
trois fois l'tour

GRIS PASTEL   

Bariolé   
le ciel m'aspire   
vers ses moments pastels   
l'oeil foudroyé    
par les flammes déployées   
sur le couchant   
trop vite endormi   
    
C'était un clin d'oeil    
un soleil épanché sur ma route   
envoûtement d'un regard   
étoile rêveuse disparue    
dans le toujours espéré   
    
Voilà mon ciel   
voilà le gris   
le pastel   
l'âme   
perdue    
sur cet astre insensé   
    
Ce n'était ni un mirage   
ni une carte postale   
c'était vrai comme un clair de lune   
sur la nuit sauvage   
nuit de lune sauvage   
interdite

SUBTIL OBSCUR

Il fut convenu   
de peindre des silences enneigés   
sur les nuits rudes   
au rythme de la déchirure   
souvenance d'un feu   
dans la forêt des songes   
songes en déroute   
toujours ranimés   
par la lenteur des jours   
toujours murmurés à l'ombre   
en ce lointain abîmé   

sur la toile   
des mots se mêlent   
aux couleurs du vivant   
glissent dans les yeux de l'absence   
perdurent dans le froid   
d'un temps   
égaré

Soleil en tête
chapeau dessus   
l'idée dessous   
sur la vague des routes   
en repli   
dans le bordel de l'histoire  
à suivre....  

03.02.00

Sous le masque   
les couleurs de la colère  
sur tous les tons  
émettent des sons graves  
transmettent un flux immonde  
entre douceur  
éclats de rire  
éclats de pleurs  
sur le chemin rocailleux  
piétinent les fleurs amoureuses  
d'un coup de griffe éclatent  
jonchent le sol de la mémoire  
toujours renouvelé  
par nos histoires intempestives  
entre le gris le noir  
à l'horizon  
un rouge espoir

04.02.00

 

 

 

 

© Éditions En Marge et Huguette Bertrand
Dépôt légal / février 2000
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISBN 2-921818-17-5 - Tous droits réservés

 

 

Mots rouge espoir

poésie de Huguette Bertrand


Deuxième partie

 

D'un souffle
le vent du nord me transporte
jusqu'au quai d'un sourire
près de la surface frémissante
de l'oeil ouvert
sur le monde alentour
sourire caressant un cri d'oiseau
son nid de mots
secrètement murmurés
à l'oreille du lit
Dans le conflit des vents du nord
la chair vibre fluide
avant la levée du rideau

c'était le vent
c'était la chair
c'était fluide
juste avant la nuit
son silence

D'où vient cette tendresse
venue d'on ne sait où
doux croisement de mots imprévus
que la peau réjouie
en oublie ses faiblesses
goûter des jours
bonté des nuits
à la poursuite des heures
sous l'épiderme du quotidien

oser la douceur
oser la tendresse
mais où est donc passée la caresse
dès l'éveil ?
Dans le giron d'une histoire sans fin
une lectrice regarde des mondes anciens
des mondes nouveaux
en un tour de mémoire
retrouve des foules
en leurs désirs inavoués
avoue la somnolence
se rappelle qu'il est temps
de baisser les paupières
de tendre les bras à la nuit
tendre la nuit vers le rêve
des intimités
déjouées
Rouge le désir
quand la parole se fait
chaude intense
à travers les violences
du coeur
essentiels les mots rouges
les désirs du coeur
effacent les violences
par le sang
parlent aux sens
À travers les ondes
l'amour chuchoté
au creux de l'oreille
se respire par le coeur
envolé vers l'infini
des mots à dire
à reconnaître
dans ce désir
fondu dans la volupté 
Bleus de source
bleus de mer
bleus de terre
à même nos différences
  
En silence
les mots respirent des blancs
des masques
des mondes
répètent des rôles intimes
ultimes
derrière les rideaux
avancent morcelés
jusqu'au désir
enfoui dans la cendre
du temps
Philo filons
entre moments trop fascinés
en quatre temps
en deux mouvements
dans l'entretemps
pas d'quoi en faire un flan à la vanille
avec le jus des grands cerveaux
très bien campés
quand les élans des sens
manquent à l'appel
autant rester à la limite
en sirotant l'expresso bouffe
devant son petit-déjeuner
  
laissons machin et compagnie
dans le bordel des jours trahis
agrémentons les abstractions
de métachoux
de métaphores
métavision à même les sens
métamorphose
de toute essence
Quand le cri du corps se fait dense
et danse le corps
dans la nudité du cri
danse le cri
sur la peau nue
danse le souffle
dans l'air
par le geste
par le corps
par le nu
en sa douleur
en son silence
un cri de femme
révélée
La vie cette toile
d'enfer d'amour
ballotte la vie
ballotte les jours
des fils d'ennuis
des jours de vie
quand faire l'amour
regorge de vie
balaie l'ennui
charrie les jours
charrie la vie
la toile la vie
la vie l'amour
reprend son cours
que vivent les mots
que vive la vie
que vive l'amour
Vaste silence
dans un chant de tendresse
vacille sur le coeur
dévasté tendu
tendre et tendu
tendre et tant doux
tendrement libre
est ce chant de douceur
tendre est l'envol
au coeur du silence
vacille le temps
vacille le coeur
Au creux de la main
une caresse étouffée
vibre dans la lumière
souffle sur le chant
d'un oiseau envolé
libre dans la lumière
librement étouffé
en son chant
toujours caressé

durs les mots doux
caressent l'envol
d'un chant
étouffé

Enfiévrée
l'ivresse des mots nus
explore le bleu silence
sous un ciel violent trop cendré
sur la courbure du dos
trace des mots larges et drus
bleu à peine
bleu miroir
mots bleus azur
Au crépuscule
le soleil langoureusement glisse
sur les courbes rousses
des montagnes incendiées
lance un dernier soupir flamboyant
allé se fondre dans la soie
de l'horizon
étonné
Rouge verdoyant
l'amour se baigne bleu
dans l'espoir
affiché sur le mur effronté
des impasses
figures dans les fissures
traces sur le temps
des mémoires sculptées

Sur l'effondré des pierres
un regard ravisseur
secoue la lune
chaudement transfigurée
et rebelle
misère à poil
au pied du mur
terrifiée

Douce nuit
quand dort le jour
sans dessus dessous
boulimie d'heures indues
criblées de mots de gestes
à même la désirance

Il est 6 heures
tout le monde debout
c'est l'heure soumise
aux insomnies
s'en va mourir
au pied du lit

De coup d'coeur
en coup d'coeur
de poème en poème
le momentané
toujours dans ses atours
affectueux
fuse ému
d'humour en humeur
de tendresse en péril
ce goût du risque
en hommage
à l'amour
S'étirent les longues nuits
sur un prénom appelé
femme
que les hantises brûlantes
écrasent de jour
promesses bénies
fraîcheur des langues
toujours
dédiées
Il fait silence
il fait mouvements
dans ce corps modulé
entre soleil
et pluie rose

peau d'âme
peau du cri
le cri à l'âme
le cri s'alarme
la peau se lie
à l'âme du cri
délit de l'âme
défie le cri

Le vent souffle
sur un champ d'ombres
dépliées par les mots
qu'un soupir projette
sur un lit enneigé immense
d'où s'élève
un chant voluptueux
cet écho
désavoué

il neige noir
sur la vastitude blanche
du temps

Pulsion océane
dans le corps des mots
transfuge en équilibre
accouché sur les lignes
en mouvements imprévisibles
se fraie un passage
dans le rosé d'un paysage
imprimé à l'infini
sur la peau du cri
  
hauts de l'âme
au-delà
oser l'au-delà
vers le haut
vers la bas
vers l'âme
en travers du mot
à travers la peau
en dessous d'une parole
s'étire s'étiole
dans le chaud d'un mouvement
dépossédé
À la source du monde
une femme bleue
en ses yeux d'enfant
pleure sur les guerres  
la faim l'exil
au coeur des fontaines
retrouve l'or
d'un monde
oublié
Au coeur des mains
des poignées de mots
se partagent
avec tendresse
répandent des sensations
des ivresses rares
au sein de l'être
secoué
dans le momentané
d'un court instant
disparu  
à tout jamais
Je ne suis que le vent
abandonné aux tempêtes
enveloppé de matière
dénudé par l'instant

Je ne suis que tempête
abandonnée par le vent
la matière dénudée
me transporte dans l'instant

Je ne suis que matière
dénudée par le vent
je transporte des tempêtes
et poursuis les instants

Je ne suis qu'un instant
dénudé virtuel
j'abandonne les tempêtes
et je sombre dans le vent



© Éditions En Marge et Huguette Bertrand
Dépôt légal / février 2000, 49 p.
Bibliothèque nationale du Canada
Bibliothèque nationale du Québec
ISBN 2-921818-17-5 - Tous droits réservés



version html de ce recueil sur le site de la Bibliothèque nationale du Canada -1998
http://collection.nlc-bnc.ca/100/200/300/huguette_bertrand/mots_rouge/motsrouge.html

Site personnel de l'auteure / The author's personal website :
Espace poétique de Huguette Bertrand : http://www.espacepoetique.com
Plan du site / Map site : http://www.espacepoetique.com/poete/map.html
Courriel / Email : huguettebertrand@videotron.ca