The Project Gutenberg eBook of Dans les Entrailles de la Terre This ebook is for the use of anyone anywhere in the United States and most other parts of the world at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this ebook or online at www.gutenberg.org. If you are not located in the United States, you will have to check the laws of the country where you are located before using this eBook. Title: Dans les Entrailles de la Terre Author: Séverine Release date: July 9, 2025 [eBook #76467] Language: French Original publication: Paris: Publications Pierre Lafitte Cie, 1906 Credits: Claudine Corbasson (This file was produced from images generously made available by the Bibliothèque Marguerite Durand - Ville de Paris (BMD) *** START OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK DANS LES ENTRAILLES DE LA TERRE *** Au lecteur Séverine (1855-1929), principal nom de plume de Caroline Rémy, est une écrivaine française, journaliste, figure marquante du journalisme d'investigation, première femme à diriger un grand journal (Le cri du peuple) créé par Jules Vallès. Cette version numérisée reproduit dans son intégralité la version originale. Les erreurs manifestes de typographie ont été corrigées. La ponctuation a pu faire l'objet de quelques corrections mineures. 2me Année.--Nº XV 15 Avril 1906 _Je sais tout_ PUBLICATIONS PIERRE LAFITTE & Cie, 9 & 11, Avenue de l'Opéra PARIS SÉVERINE Dans les Entrailles de la Terre [Illustration: LES MINEURS, PAR CONSTANTIN MEUNIER _Ce bas-relief, d'une rude et sauvage beauté, montre les mineurs à la besogne. On voit par l'attitude de l'un d'eux à quelles poses douloureuses et harassantes le travail les condamne._] =La vie tragique des mineurs, qui travaillent dans une lutte perpétuelle et stoïque contre les éléments, a été mise à l'ordre du jour par l'effroyable catastrophe de Courrières, dont l'humanité est encore tout en deuil. Notre collaboratrice Séverine, qui a visité le «pays noir», nous initie aux misères et aux héroïsmes de cet enfer du travail.= IL a fallu ce coup de foudre, la catastrophe de Courrières, et que le chiffre des victimes dépassât de beaucoup le total coutumier de ces sortes d'accidents, pour que l'attention publique se fixât définitivement sur le sort des mineurs. Non qu'à maintes reprises, elle ne se fût émue, très sincèrement, très vivement. Mais la spontanéité de son émotion n'avait d'égale que la fugacité de l'élan. Quelques heures d'effarement, quelques jours de tristesse... Après, n'est-ce pas, il fallait bien s'occuper d'autre chose? Et la sollicitude, comme c'eût été le devoir, ne survivait pas à l'attendrissement, au sursaut de ce qu'on dénomme l'actualité. Cette fois le désastre a pris de telles proportions, le destin a eu la main si lourde, que la commotion semble devoir être plus prolongée, le retentissement plus durable. Quinze cents existences éteintes d'un souffle, quinze cents créatures humaines fauchées d'un seul geste, hors l'hécatombe traditionnelle et consentie des champs de bataille, cela vaut que l'on s'y arrête, que l'on en médite... Et puis, c'est près, tout près, à trois heures du boulevard. Il ne s'agit plus, ici, de Pensylvanie, non plus que du pays de Galles. Nulle mer n'interrompt la vibration dont le sol a tressailli. Une dépêche laconique n'apporte pas, en dix lignes, la nouvelle dont on ne reparlera plus demain. Un ministre s'est dérangé; les souverains et les pouvoirs constitués de toutes nations, ont envoyé leurs condoléances; une clameur persiste, inquiétante, pour exiger l'enquête et réclamer justice; les 4-8, amusante publicité commerciale, deviennent la devise obstinée des revendications minières: 8 francs de salaire, 8 heures de sommeil, 8 heures de travail, 8 heures pour penser, manger, se détendre les membres, lire un peu, se décrasser le cerveau. Et la phrase qu'en 1891 prononça Colombet, le conseiller général de Saint-Etienne, à l'hôpital du Soleil, devant la lignée de cercueils qu'avait rempli le grisou au puits de la Manu, la phrase grondée en réponse aux discours des autorités, me revient en mémoire, prend, du temps écoulé et des circonstances présentes, une ampleur farouche: --«Après chaque catastrophe, les mineurs ont vu se réaliser enfin quelqu'une des réformes souhaitées et si longtemps attendues. Cette fois-ci, nous vous apportons cinquante-six cadavres!... Qu'est-ce que vous allez nous donner en échange? Qu'est-ce que vous comptez faire pour nous?» Quinze années ont passé; l'holocauste, aujourd'hui, est près de trois fois décuplé; par quelles mesures permanentes, par quelles concessions stables, va-t-on compenser le risque mortel dont la preuve n'est plus à faire, va-t-on alléger un peu de leur deuil les survivants décimés? Car il ne faut pas que l'émoi général s'y méprenne; accepte, pour l'exception, ce qui est la règle, dans les annales du peuple minier. L'addition est moins forte, mais plus fréquente: la mort procède par «petits paquets», périodiquement, à intervalles presque réguliers. Et l'horreur du renouvellement--dû presque toujours aux mêmes causes--dépasse de beaucoup, pour moi, l'éclat d'une hécatombe, dont l'étendue comporte au moins le bénéfice de l'universelle pitié. Or, ces «coupes sombres» qui, à part les intéressés, les enregistre dans sa mémoire; en garde le souvenir fidèle, le détail précis; en déduit l'enseignement qu'elles comportent, et qui devrait aider à sauvegarder l'avenir? Il faut que des Westphaliens, dans un mouvement d'admirable générosité dont se renforce le dogme de la fraternité humaine, viennent démontrer, non par la théorie, mais par la pratique non par des mots, mais par des faits, la supériorité de leur manœuvre et de leur outillage pour que l'on daigne s'apercevoir, chez nous, qu'il est quelques progrès à réaliser! Cependant, quelles leçons déjà reçues! Et combien cruelles! Rien qu'à Saint-Etienne, elles sont inscrites, par files funèbres, dans tous les cimetières de la ville, au front de toutes les collines où le taillis des croix de bois met comme un hérissement d'épouvante! On y trouve, rien que pour ces vingt dernières années, le «quartier» du puits Châtelus--90 tombes--le «quartier» du puits Verpilleux--200 tombes--le «quartier» du puits Pélissier--120 tombes--le «quartier» du puits de la Manu--56 tombes--sans parler des 72 tombes du puits Jabin, et de la continuelle provende que verse la mine au charnier! Et tout ce massacre est pauvre à côté de celui de Courrières! Aussi, tandis que les mères stéphanoises, selon la mode antique, mettent sur la sépulture de l'enfant, dans une sorte de châsse vitrée, les menus jouets dont il se servit, et une petite poupée au berceau qui est son image, des orphelins ont imaginé d'accrocher au chevet du père une réduction ingénieusement, laborieusement œuvrée par eux, dans les longs soirs d'hiver, du «carreau» et du «fond» de la mine. Rien n'y manque! La minutie s'allie à l'exactitude... et l'impression est singulière à rencontrer, sur le tombeau de l'assassiné, l'évocation de l'assassin! Pauvres mineurs! l'on s'apitoie sur leur trépas--mais si l'on connaissait leur vie! AU FOND DU TROU.--LE SORT DES VEUVES.--POUR PORTER LE DEUIL. A cinq heures du matin, été comme hiver dans la plupart des exploitations, le «piqueur» descend vers les galeries, soit par la «fendue» humide et glaciale, la pente qui pénètre de biais jusqu'au niveau des fouilles, soit par les échelles ou les cages qui y aboutissent verticalement. Par le premier procédé, il a quelquefois quarante, cinquante minutes de marche avant que de rejoindre le chantier; par le second, il s'endommage les pieds et risque la mort au moindre faux pas; par le troisième, il «tombe» en quelques secondes, mais avec une rapidité vertigineuse jusqu'à l'étouffement, tandis que sa carcasse est transie jusqu'aux moelles. [Illustration: LE COUP DE GRISOU, PAR JOSÉ FRAPPA (Cliché Neurdein) _Une lueur terrible, aveuglante, jaillit au milieu de ces ténèbres éternelles, une explosion formidable retentit, un cri fou, éperdu: «Le grisou!» Puis ce sont les hurlements des blessés et la fuite des survivants se trompant parfois de route, s'écrasant aux parois qu'ils essaient de détruire de leurs ongles crispés!_] En bas, le boyau qu'il taraude a bien soixante centimètres de haut. Il s'y faufile à plat-ventre, lampe en main, se retourne, accroche la lumière où il peut, glisse une planchette sous sa nuque en guise d'oreiller; et, ainsi allongé dans la boue, pioche la voûte qui, en petits ou gros fragments, déboule sur son visage, sa poitrine, son ventre. Si le pic crève la couche rocheuse, ce peut être la trombe d'eau balayant tout, l'emportant comme un fétu ou le noyant comme un rat dans son trou. Le grisou le guette. Les douleurs précocement, rouillent ses charnières, prennent possession de ses os. Et les ténèbres toujours, éternellement! [Illustration: LA MISÈRE QUI SE MET EN DEUIL... (Composition de Géo Dupuis) _Rien n'est-il plus poignant, dans sa douloureuse simplicité, que cette scène: la femme devenue veuve obligée de se dévêtir et de dévêtir ses enfants pour teindre en noir les seuls vêtements de la famille..._] La tache était poussée autrefois jusqu'à treize heures à Bessèges, onze heures à Decazeville, décompte fait de la trêve du repas. Aux mines de Bert, l'ouvrier gagnait 3 fr. 30 de salaire quotidien; 3 fr. 80 dans la Loire; 4 fr. dans le Pas-de-Calais; ailleurs 5 à 6 fr. De salaire net? Non pas. Là-dessus, il fallait prélever: 1º le «boisage» soit les étais que le «piqueur» est tenu de placer au fur et à mesure du cheminement; 2º le «rouleur» qui ramasse et transporte la houille; 3º la poudre nécessaire à émietter l'obstacle où s'émoussait la pioche. D'où réduction de 50 0/0: le gain diminué de moitié; ramené à 2 fr. 50. |Je l'ai citée souvent, l'histoire des quatre «piqueurs» associés des mines du Nord, gagnant 200 francs en une quinzaine, devant en déduire 180 francs d'explosifs, et se trouvant, en fin de compte, chacun avec un bel écu pour deux semaines entières du labeur que l'on sait! Je me souviens d'une veuve, entre autres, si lamentable! Je la trouvai en chemise et en jupon, ses petits, comme elle dévêtus, entourant le baquet où elle plongeait les bras. Dans un liquide noirâtre, de vagues étoffes flottaient. Celle-là ne pleurait pas, ne disait rien, abrutie de désespoir. Elle murmura seulement: --On n'avait pas de rechange, ni d'argent. Alors, avec dix sous de teinture, je fais notre deuil. Comme ça on fera honneur à mon pauvre mari. Et soudain son cœur crève, les sanglots l'étouffent. Quelle résistance pouvait-elle opposer, l'infortunée, à l'appât d'un peu de soulagement immédiat pour ses orphelins, pour l'aïeule? LE CHRIST DES MINEURS Une autre, presqu'une gamine, toute jeunette, toute frêle, emplissait de ses lamentations le quartier de la Taillandière. Son père avait été tué au puits Jabin comme elle avait quatre ans, et elle était demeurée seule, toute seule, si petite et si faible au seuil de l'immense vie! Puis la destinée semblait s'être adoucie. Elle avait rencontré un bon garçon qui l'avait épousée seize mois auparavant; ils avaient un bébé, l'avenir souriait... Trois jours, trois nuits, elle ne poussa qu'un cri: --Mon homme! Mon homme! Mon homme! On dut enlever le nourrisson du sein tari. A ses tempes de vingt-deux ans, les cheveux blanchirent. Et, quand je visitai la malheureuse, elle se leva, s'en fut chancelante vers la cheminée, y prit un objet qu'elle me tendit: --Tenez, je vous en prie... C'était _lui_ qui l'avait fait. C'est un souvenir... Moi, je ne pourrai plus le voir. [Illustration: La Mort Fauche Une Ville _La catastrophe de Courrières, qui a fait 1280 victimes, a coûté à la France la population entière d'une petite ville. Ce dessin montre, exactement la foule énorme des disparus..._] Et soudain dressée, tragique, tendant ses poings crispés vers le ciel: --Il n'y a rien, rien! Ou alors mon homme serait là! Mon homme! Mon homme! Ce qu'elle m'avait donné, c'était ce crucifix étrange que les mineurs sculptent au couteau dans des os de bœuf. Ne mangeant de la viande que rarement, aux jours fériés, ils consacrent les débris de ce luxe à des tentatives d'art. Celles-ci sont naïves comme l'étaient les œuvres des primitifs. Alentour d'un Christ byzantin, les attributs de la Passion, disproportionnés, mais traités méticuleusement, s'agglomèrent: l'échelle, les clous, les tenailles, le calice et la lanterne, le fouet et la lance, et l'éponge imbibée de fiel! J'ai gardé toujours cette croix en mémoire de ces douleurs. C'est devant la pareille que gémissait dans la maison voisine, la mère Tessier, entre quatre cercueils. Ses fils étaient partis le matin, bien solides, bien vivants... elle courut les reconnaître le soir--dans le «tas!» . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . J'ai parlé de loyer, tout à l'heure: un détail est bien typique à cet égard. En beaucoup d'endroits du bassin de la Loire, et plus particulièrement à Saint-Etienne, la mine «tire» les bâtisses qui la surmontent, en rompt l'équilibre, en disjoint les murs. Des toits penchent, des crevasses dénoncent l'insécurité de l'immeuble, des marches d'escalier s'échappent, comme la monture d'un éventail brisé. Les locataires s'en vont, les compagnies concessionnaires du dessous, acquièrent le dessus et tirent parti de ces ruines. Elles les louent pour peu de chose à leurs ouvriers, ou en font bénéficier, moyennant une diminution de pension, les veuves des sinistrés. Chaque logement rapporte ainsi de soixante à quatre-vingt-dix francs par an: il n'est pas de petites économies. En cas d'accident, on traite encore à forfait. [Illustration: LE CONVOI DE QUELQUES UNES DES VICTIMES DE COURRIÈRES... _Sous la neige qui ouatait la ville mélancolique, des centaines de pauvres bières ont défilé, suivies par les familles en larmes, dans un silence écrasant._] Cependant, il arrive que la municipalité s'en mêle, expulse les habitants, interdit l'accès des gîtes trop peu sûrs. D'où quelques doléances des administrations. A la vérité, l'accoutumance du péril fait aux mineurs des âmes singulièrement stoïques, dédaigneuses, presque amoureuses du danger. Ils s'y ruent avec frénésie, et passent alternativement de la douleur à l'exaltation, de l'exaltation à l'héroïsme, de l'héroïsme à la colère. Il semblerait que d'évoluer tant à l'ombre, leur mentalité ait pris la mobilité brusque des oiseaux de crépuscule. Elle en a les sursauts, les retours imprévus, les brefs coups d'aile. Qui n'a pas vu ces hommes après l'accident, pendant le sauvetage, ne peut avoir idée de leur zèle et de leur abnégation. Ils se battraient contre quiconque essaierait d'entraver leur élan. Aussi, on le sait, on les laisse faire: c'est le meilleur parti. Ils usent, de cette façon, leur énervement physique et leur angoisse morale. Et puis, quels spectacles de beauté ils donnent! Je me rappelle la remontée, aux torches, du cadavre d'un grand cheval blanc. Il avait été asphyxié par le grisou, au puits de la Manu. Son corps barrait le passage. --Dépecez-le! avait ordonné l'ingénieur. Mais l'ouvrier, dont l'animal avait été le compagnon de travail, se refusait à la besogne, obtenait le concours de ses camarades. --Mon pauvre vieux!... Il remontera tel quel, et on le mettra dans la chaux. Je ne veux pas qu'on le découpe. Oh! hisse! Et, peu après, la bête surgissait de l'obscurité, fantastique, fantomatique, parmi les brumes et les brutalités de l'éclairage incertain. Sa crinière flottait comme une chevelure de femme, son œil gardait un reflet d'effroi. Il évoquait, debout, les chevaux de Marly et plus encore les coursiers de songe que chevauchent les Walkyries parmi les nuées. Comme je le contemplais, un ouvrier près de moi, dit presque sur un ton d'envie: --Il se repose! C'est vrai. Le chien _Pirogue_ était plus à plaindre, qui avait perdu successivement ses deux maîtres, le père et le fils, à un an de distance, le jeune à Verpilleux, le vieux à Villebœuf, les avait reconnus à la mine, escortés au cimetière «comme une personne» disaient les assistants, et errait depuis sur les routes, inconsolable, sorte de loup très doux aboyant à la lune--et à la mort! Ce sentiment de presque indifférence envers qui ne souffre plus, je l'ai ressenti sur le lieu même de la catastrophe, au fond du puits Pélissier, le «Mangeur d'hommes» où j'étais descendue, à six cents mètres sous terre, entre deux explosions. La première, quatre jours auparavant, avait fait cent cinquante victimes, la seconde, le lendemain de ma visite, en fit dix-sept encore. Quand la cage avait déclenché, les femmes de mineurs amassées alentour s'étaient signées comme au départ d'un convoi. Et trois heures durant j'avais rôdé, rampé, au long des galeries, dans l'atmosphère viciée par la corruption des cadavres, traversant les températures les plus contradictoires, brûlant les genoux de ma cotte, usant la paume de mes gants, frôlant parfois d'innombrables débris... Ce n'était point la curiosité qui m'avait incitée à l'aventure, certes non, mais le besoin de tout voir afin de tout décrire et d'obtenir du secours pour tant de survivants, autrement à plaindre que les disparus. J'y réussis: le public envoya quarante-huit mille francs. [Illustration: L'OS SCULPTÉ _Les mineurs qui ne mangent de la viande que rarement consacrent le souvenir de ces festins en sculptant parfois très curieusement les os. Un de ces naïfs ouvrages représente les attributs de la Passion._] Et ma pire épreuve fut sûrement la visite à l'hôpital. Car, là, c'était de la souffrance, de la chair qui palpitait, qui saignait, et des cœurs déchirés qui se débattaient contre le destin! Ah! l'effroyable vision! Ces apparitions de cauchemar, ces spectres masqués d'une croûte purulente, cette odeur de gangrène et de charnier ces débris en qui subsistaient toute l'intelligence, toute la volonté, et l'instinct effréné de la conservation! Des moignons gantés de ouate s'agitaient, des doigts lents mais tenaces s'agrippaient aux plis de ma robe. --Je ne veux pas mourir! Je ne veux pas mourir! C'est le premier cri que poussèrent la plupart des blessés, quand leurs lèvres furent décollées; c'était le cri que poussait Crouzet que nous avions fait mettre, pour l'agonie, dans un bain d'eau tiède, car il avait été, par le grisou, dépouillé de sa peau comme une anguille! Vous qui savez maintenant, comme moi, quelle est la condition des mineurs ne pensez-vous pas qu'en bonne justice elle vaut d'être améliorée; que nulle considération ne saurait prévaloir contre le souci de la vie humaine; et que l'opinion, enfin, par sa rare unanimité, par la largesse de son aide, a prononcé là-dessus? SÉVERINE *** END OF THE PROJECT GUTENBERG EBOOK DANS LES ENTRAILLES DE LA TERRE *** Updated editions will replace the previous one—the old editions will be renamed. 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The Foundation’s EIN or federal tax identification number is 64-6221541. Contributions to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent permitted by U.S. federal laws and your state’s laws. The Foundation’s business office is located at 809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887. Email contact links and up to date contact information can be found at the Foundation’s website and official page at www.gutenberg.org/contact Section 4. Information about Donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation Project Gutenberg™ depends upon and cannot survive without widespread public support and donations to carry out its mission of increasing the number of public domain and licensed works that can be freely distributed in machine-readable form accessible by the widest array of equipment including outdated equipment. Many small donations ($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt status with the IRS. The Foundation is committed to complying with the laws regulating charities and charitable donations in all 50 states of the United States. Compliance requirements are not uniform and it takes a considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up with these requirements. We do not solicit donations in locations where we have not received written confirmation of compliance. To SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any particular state visit www.gutenberg.org/donate. While we cannot and do not solicit contributions from states where we have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition against accepting unsolicited donations from donors in such states who approach us with offers to donate. International donations are gratefully accepted, but we cannot make any statements concerning tax treatment of donations received from outside the United States. U.S. laws alone swamp our small staff. Please check the Project Gutenberg web pages for current donation methods and addresses. Donations are accepted in a number of other ways including checks, online payments and credit card donations. To donate, please visit: www.gutenberg.org/donate. Section 5. General Information About Project Gutenberg™ electronic works Professor Michael S. Hart was the originator of the Project Gutenberg™ concept of a library of electronic works that could be freely shared with anyone. For forty years, he produced and distributed Project Gutenberg™ eBooks with only a loose network of volunteer support. Project Gutenberg™ eBooks are often created from several printed editions, all of which are confirmed as not protected by copyright in the U.S. unless a copyright notice is included. Thus, we do not necessarily keep eBooks in compliance with any particular paper edition. Most people start at our website which has the main PG search facility: www.gutenberg.org. This website includes information about Project Gutenberg™, including how to make donations to the Project Gutenberg Literary Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to subscribe to our email newsletter to hear about new eBooks.